Ce n'est pas la première fois que des ressortissants malagasy se hasardent sur une embarcation clandestine, parfois au péril de leur vie, en vue d'entrer illégalement en territoire mahorais. Au mois d'octobre dernier, la Gendarmerie nationale malagasy avait déjà pu bloquer à temps une tentative d'immigration clandestine vers l'île sœur. La barque qui comptait à son bord 46 personnes dont 14 hommes, 18 femmes et 10 enfants avait été interceptée à Ambanja. Deux membres de l'équipage ont été également arrêtés. En novembre 2020, 27 ressortissants malagasy avaient été appréhendés par les gardes - côtes mahorais puis rapatriés au pays.
Opération civilo - militaire
Au même titre que les Comores, Madagascar figure dans la liste des pays (ou plutôt des îles de l'océan Indien) de provenance des immigrants clandestins vers Mayotte. Les immigrés malagasy grossissent donc les rangs des clandestins qui, selon un rapport publié par le Parlement mahorais, sont essentiellement d'origine comorienne. Outre les raisons liées à l'instabilité économique ou politique, ce flux migratoire serait aussi lié aux effets du changement climatique. En tout cas, pour renforcer le dispositif de lutte contre l'immigration clandestine à Mayotte, les autorités françaises et mahoraises ont lancé conjointement depuis 2019 l'opération « Shikandra ». Ce plan civilo - militaire consiste à la protection des frontières, la réaffirmation de la présence à terre, l'approfondissement du travail judiciaire et la coopération internationale avec notamment les Comores.
D'après toujours les chiffres publiés par la Préfecture de Mayotte, 23.724 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits à leur frontière l'an dernier à Mayotte, avec une hausse de 78% de plus qu'en 2020.
La Rédaction